Des allées couvertes de feuilles cuivrées, rouges, jaunes, des arbres dénudés et une odeur agréable d’automne … voici le miracle qui commence chaque année à partir du mois de septembre.
Je suis assise sur un tabouret et je regarde par la fenêtre. Je n’en crois mes yeux! La beauté de cette saison ternit les plus charmants de mes rêves. Une feuille en dérive glisse lentement devant ma fenêtre. C’est merveilleux !
Devant le parc qui s’étend devant ma maison je vois deux amoureux du troisième âge. Ils se promènent main dans la main sur une allée déserte. Je m’attendris à leur vue et je devine la joie et la reconnaissance qui inondent leurs âmes pour avoir à vivre ensemble un automne de plus. Peut –être remercient-ils à Dieu à ce moment …
Á quelque distance, un enfant lâche la main de sa mère et s’enfuit vers un tas de feuilles mortes. Il s’arrête un peu, retient sa respiration et se jette à plat ventre sur cette « colline » vivement colorée. La « colline » se « dégonfle », mais l’enfant ne se décourage pas. Il tourne sur le dos et regarde, tout heureux, le ciel parmi les branches des arbres. Il sourit.
Le soleil, bien que pâle, s’obstine à diffuser une lumière chaude et réconfortante. J’ai l’impression que la nature se repose. J’aime l’automne avec la tranquillité qui enveloppe tout ce qui m’entoure. Mais ce que j’aime le plus, c’est le matin, quand le soleil se lève et vient doucement à ma fenêtre. Je m’approche d’elle et je l’ouvre grand, en inspirant l’air frais et pur. La fraîcheur entrée dans la chambre me met de bonne humeur et je regarde d’un air bienveillant le vent qui fait bouger les branches des arbres et les feuilles qui flottent par ci, par là.
L’automne ne me fait plus peur, car je la connais et je sais la dominer. Il ne s’agit plus de paysage, mais de cœur, car il existe aussi l’automne du cœur. Je me souviens de la pluie de larmes qui ont couvert mon âme et qui ont brisé mon sourire. J’ai éprouvé pour un petit moment le poids de mes pensées d’autrefois et le goût amer de la nostalgie. J’ai revécu le sentiment de suffocation et j’ai attisé la solitude qui s’y abritait. Oui, je l’ai vécu l’automne de l’âme, petit à petit, jusqu’au bout. Mais maintenant c’est fini ! Je t’ai vaincu l’automne de mon âme, tu ne réussiras jamais à m’agenouiller ! Maintenant c’est le moment de la joie et je me réjouis du vent qui me décoiffe et j’inspire profondément l’odeur des feuilles.
Je bois ma tisane, je prends mon cartable et je sors. Les feuilles craquent sous mes pieds, j’inspire de nouveau l’air et je continue mon chemin.
C’est le commencement d’UN NOUVEAU JOUR !